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La Maison Hennessy s’engage sur les terres du Mont Kenya : un projet aux multiples facettes

Décryptages

Au cœur du parc national du Mont Kenya, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997, la troisième saison du projet développé par Reforest’Action, et soutenu par la Maison Hennessy depuis deux ans, s’est achevée fin 2022. Hennessy est partenaire de Reforest’Action depuis 2020 et finance de nombreuses initiatives locales sur le temps long. Par son caractère multidimensionnel, ce projet de restauration d’écosystèmes forestiers et agricoles au Kenya illustre concrètement notre approche régénérative commune, tournée vers l’impact. Grâce à deux vagues de plantation, au printemps et en automne, l’année 2022 a permis la plantation de 250 000 arbres sur 500 hectares de terres réparties entre les différentes activités du projet.

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Au cours des dernières années, la sécheresse a particulièrement frappé l’Afrique de l’Est, dont le Kenya : les précipitations ont été inférieures à la moyenne pendant cinq saisons des pluies consécutives. En janvier 2023, on estimait alors que plus de 20 millions de personnes étaient confrontées à une insécurité alimentaire aiguë dans la région, notamment sous l’effet de la sécheresse*. Dans ce contexte socio-climatique en pleine transformation, le projet conduit sur le terrain par l’association locale Trees for Kenya vise en priorité la restauration de l’écosystème naturel du Mont Kenya ainsi que l’amélioration de la sécurité alimentaire des populations qui y vivent.

*World Meteorological Organization (WMO), State of the Global Climate report, 2022.

Les objectifs du projet : trois facettes complémentaires

Les parcelles concernées par la troisième saison du projet sont situées dans trois comtés de la région orientale du Kenya : Kirinyaga, Embu et Tharaka Nithi. La typologie des écosystèmes couverts et les actions mises en œuvre varient en fonction de l’altitude, du régime pluvial et de la qualité du sol. Sur les terres d’altitude, le projet participe à la restauration de la forêt du parc national du Mont Kenya, essentielle au bon fonctionnement du cycle de l’eau. En aval, au sein des moyennes et basses terres recouvertes de plantations de thé et de café, la création de forêts-jardins en agroforesterie a pour objectif de soutenir le développement socio-économique des communautés d’agriculteurs. Au-delà des travaux forestiers, le projet permet également de sensibiliser les populations agricoles aux nombreux bénéfices de la plantation d’arbres sur leurs terres. Dans un troisième temps, via la distribution d’arbres dans les écoles de la zone, le projet inclut une dimension éducative qui permet d’impliquer la jeune génération. Passons en revue les avancées de ce projet aux multiples facettes.

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La restauration des forêts du Mont Kenya : favoriser la régénération d’un écosystème

Le premier volet du projet consiste à reboiser 60 hectares de terres forestières dégradées qui, bien que protégées, ne parviennent pas à se régénérer seules. Plus de 300 000 personnes - notamment issues des ethnies Masaï et Kikuyu - dépendent de la forêt du Mont Kenya pour leur quotidien : elles y puisent de l’eau, des fruits et des plantes médicinales. Conséquence de la déforestation pour l’agriculture et la production de charbon de bois, la diminution drastique de la couverture forestière dans la zone a entraîné un changement des modèles météorologiques locaux, avec des pluies plus irrégulières et rares, provoquant l’assèchement des rivières originaires du Mont Kenya dont le débit ne suffit plus à l’irrigation des cultures.

Le bilan : 65 000 arbres plantés dans la forêt de Njukiini

Au cours de l’année 2022, le projet a permis la création de trois sites de conservation dans la forêt de Njukiini. Cette dernière se trouve au pied du Mont Kenya, entre une zone humide asséchée et une forêt gérée par le Service forestier du Kenya à des fins commerciales. Les sites sélectionnés se composent de quelques arbres épars et affichent donc un potentiel de régénération. Les travaux ont débuté par le débroussaillage du Lantana Camara, une espèce d’arbustes envahissante qui empêchait la végétation native de se développer et puisait dans la nappe phréatique, et se sont poursuivis par la plantation d’un panel d’essences indigènes diversifiées, dont le Prunus Africana et le Podocarpus. Au total, 65 000 arbres ont été plantés dans le but de restaurer la forêt dégradée et d’initier sa régénération future.

Les travaux forestiers ont été réalisés par la « Community Conservation Association » (CFA), un groupe de 50 employés occasionnels, membres des communautés locales, dont la majorité sont des jeunes et la moitié sont des femmes. Plus largement, les populations locales sont impliquées dans toutes les étapes de restauration : elles participent à la production des plants au sein de douze pépinières communautaires créées dans le cadre du projet, à la préparation du terrain au travers de l’élimination des broussailles et des espèces envahissantes, et à l’entretien des arbres plantés dans la durée.

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À la fin 2022, l’audit de terrain effectué par Reforest’Action a permis d’évaluer le taux de survie des arbres plantés sur les sites de conservation au printemps précédent. Malgré les très faibles ressources en eau dues à une sécheresse chronique, l’ombre fournie par les arbres existants ainsi que l’humidité du sol forestier ont permis la survie de 74% des plants.

Les impacts attendus : des ressources en eau et une biodiversité accrues

La porosité permise par l’activité organique du sol forestier permettra de réduire le ruissèlement des eaux de pluie, favorisant leur infiltration dans le sol et l’alimentation des nappes souterraines. Pierre angulaire du cycle de l’eau, la forêt participera également à la régulation du climat local, augmentant la fréquence des pluies et, in fine, le volume d’eau des rivières environnantes. Sur le long terme, les forêts restaurées joueront donc un rôle important sur la ressource en eau disponible pour la population agricole. Rappelons que 75%* de l'eau douce destinée aux besoins humains et environnementaux dans le monde provient des écosystèmes forestiers et montagneux. Parallèlement, la forêt devenue grande accueillera au fil des années une biodiversité native accrue (éléphants, singes, buffles, gazelles…).

*FAO, IUFRO, USDA, Guide sur la gestion des forêts et de l’eau, Étude FAO : Forêts, No. 185, 2022.

La création de forêts-jardins : améliorer la sécurité alimentaire des agriculteurs

Le second volet du projet vise à installer des systèmes agroforestiers au sein des cultures de thé, de café, de macadamia, de maïs, de haricot, de patate douce ou encore de banane qui recouvrent les basses pentes du Mont Kenya. La plupart des agriculteurs de la région possèdent un ou deux hectares de terre au maximum, et en utilisent 75% pour la production de rente. Presque tous les ménages élèvent du bétail ou des chèvres sur les 25% restants, sur lesquels se trouve aussi l’habitation familiale. Alors que pour 98% d’entre eux, l'agriculture est la seule source de revenus, les fermiers dans la zone du projet ont vu leurs rendements fortement diminuer avec les épisodes de sécheresse.

Le bilan : 165 000 arbres plantés sur les terres de 434 agriculteurs

En 2022, plus de 430 nouveaux bénéficiaires se sont vu distribuer des arbres. Ils ont été recrutés par le biais des « leading farmers », des agriculteurs locaux engagés pour faire le lien entre l’équipe de Trees for Kenya et les communautés agricoles. Des essences agroforestières telles que le calliandra, le markhamia ou le cèdre rose ont été plantées en haies autour des cultures. Les arbres fruitiers ont quant à eux été dispersés au sein des parcelles. Particulièrement précieux aux yeux des agriculteurs, ils produiront des avocats, des tomates en arbre, des mangues ou encore des oranges. De janvier à décembre 2022, 165 000 arbres ont permis la création de forêts-jardins sur les basses et moyennes terres du Mont Kenya.

Avant chaque vague de plantation, des sessions de formation et de sensibilisation ont été organisées auprès des agriculteurs, incluant des démonstrations d’utilisation du matériel de plantation et de suivi (bêches, sécateurs, rubans et pieds à coulisse pour mesurer la hauteur et le diamètre des arbres, etc.). Les bénéficiaires ont également été formés à la fabrication d’engrais et de pesticides biologiques à base de plantes, puis sensibilisés à l’importance de conserver les arbres sur leurs parcelles.

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©TonyTei-2022

Le taux de survie des arbres plantés en agroforesterie au printemps 2022 a été évalué à 65% par l’audit de fin d’année. Le principal défi concerne le manque d'eau disponible pour irriguer les arbres plantés, entraînant leur dessèchement. À noter que les arbres touchés par la sécheresse sont systématiquement remplacés lors de la plantation suivante. Un nouvel audit de terrain aura lieu d’ici le début de l’année 2024, permettant le monitoring des plantations ayant eu lieu à l’automne 2022.

Lors de l’audit, le témoignage de plusieurs bénéficiaires a été récolté. Toutes les personnes interrogées semblaient maintenant conscientes des défis posés par le changement climatique et de l’importance des écosystèmes forestiers. Elles ont remercié le soutien apporté par le projet, sans lequel elles n’auraient pas trouvé les ressources nécessaires à la plantation des arbres. Certains ont révélé que la mise en place du projet ne les a pas seulement aidés financièrement, mais aussi socialement, en leur permettant de sortir de l’isolement.

Les impacts attendus : la sécurité alimentaire des communautés renforcée

Le développement de l’agroforesterie au Mont Kenya a pour objectif premier de protéger et de pérenniser les cultures des populations locales. En effet, les arbres fourniront de l’ombre aux plantations de sous-étage et briseront les vents violents, luttant ainsi contre l’érosion éolienne. De plus, les arbres auront de nombreux bénéfices sur les sols agricoles dégradés : ils favoriseront la fixation de l’azote ainsi que la restitution de matière organique grâce à la création de litière. Il a ainsi été démontré que les agriculteurs qui mettent en œuvre des pratiques agroforestières en Afrique de l'Est ont vu leurs rendements augmenter de 100% par rapport à ceux ayant recours à des pratiques non régénératives*. À plus long terme, le retour des rivières et des pluies, permis par la restauration des forêts du Mont Kenya, facilitera l’irrigation des cultures et leur fertilité.

Sur le plan économique, les arbres plantés seront source de fourrage pour le bétail, d’engrais naturel pour les cultures et de bois pour la population. Au travers de leur gestion durable, ils permettront en outre d’éviter le prélèvement d’arbres dans la forêt primaire encore intacte. Dans un second temps, les arbres fruitiers participeront à l’augmentation des moyens de subsistance des populations ainsi qu’à la génération de revenus complémentaires par la vente des fruits. Le thé et le café issus des systèmes agroforestiers ombragés, considérés de meilleure qualité, ouvriront la voie vers une nouvelle chaîne de valeur, davantage valorisée. Enfin, les sessions de sensibilisation des agriculteurs permettent de prévenir toute déforestation future et de promouvoir la nécessité d’inclure et de préserver les arbres comme composante à part entière de leur agriculture.

*Africa Regenerative Agriculture Study Group, Regenerative Agriculture: An opportunity for businesses and society to restore degraded land in Africa, 2021.

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©TonyTei-2022

À travers son programme Destination Forêt, la Maison Hennessy s’engage à favoriser la régénération de 50 000 hectares de forêts en France et dans le monde d’ici 2030, pour protéger la biodiversité et le cycle de l’eau et agir face à l’urgence climatique. Ce projet holistique développé sur les terres du Mont Kenya témoigne de l’ambition forte que partagent Reforest’Action et la Maison Hennessy : celle de préserver et de restaurer des écosystèmes forestiers à grande échelle.